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L’été est pleinement là, et il est temps d’en profiter ! Quoi de mieux dans cette optique que de trouver un petit mouillage forain pour passer une nuit en pleine nature ?
Mais on ne mouille pas n’importe où n’importe comment ! Dans cet article, nous vous expliquons l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour mouiller dans les règles de l’art.
Mouiller correctement requiert un minimum de préparation pour que l’ensemble de la manœuvre se passe correctement. Cela passe par l’équipement adéquat afin de ne pas se blesser, mais aussi par un certain nombre de choses à vérifier.
La règle d’or lorsque l’on mouille est de s’équiper à minima de chaussures et de gants. En effet, en cas d’incident vous pourriez être amené à devoir bloquer la chaîne manuellement. Pour ce faire, il vous faudra utiliser vos pieds pour mettre un maximum de poids : pas question de faire cela pieds nus ! La personne en charge de la descente de la chaîne à l’avant doit donc s’équiper de chaussures avec une bonne semelle : les tongs sont à proscrire !
De la même manière, les gants sont indispensables pour manipuler sans dangers l’ancre ou la chaîne. On peut vite être tenté de mettre les mains mais il faut éviter au maximum et privilégier, comme nous le disions plus haut, les pieds qui seront plus efficaces et risqueront moins de passer dans le guindeau par inadvertance.
La bonne préparation
Avant toute chose, il vous faut choisir avec soin votre zone de mouillage. Pour cela, il vous faut prendre en compte un certain nombre de paramètres :
Une fois les repérages faits, vous pouvez passer à la préparation en elle-même. Voici quelques incontournables :
Cette phase de préparation peut sembler un peu fastidieuse pourtant elle est gage de sécurité mais aussi de calme. Vous arriverez beaucoup plus serein sur place si vous savez que l’équipage et le bateau sont prêts pour la manœuvre. Si vous avez bien anticipé, nul doute que la manœuvre de mouillage se passera sans déconvenues, dans le calme et la bonne humeur !
Nous entendons par “technique classique” le fait de mouiller une seule ancre, dans une zone où vous avez la place d’éviter sans contraintes de courant, de vent ou d’espace.
Nous recommandons fortement de mouiller en manœuvrant au moteur. C’est la façon la plus simple de mouiller car vous n’aurez pas à louvoyer entre les bateaux voisins en cas de mauvaise manipulation. C’est également la manière la plus sûre pour bien enfouir son ancre.
Voici comment manœuvrer au moteur, une fois que vous aurez choisi l’endroit et préparé la manœuvre comme nous vous l’avons expliqué plus haut :
En cas de panne moteur, ou juste par volonté personnelle, il est aussi possible de mouiller à la voile, même si c’est moins sécurisé. Pour un mouillage efficace à la voile, il vous faut maîtriser un minimum la marche-arrière ! Voici comment procéder, une fois les étapes de préparations effectuées comme en première partie :
Le mouillage à la voile n’est recommandé que dans un vent assez faible, car pousser de la sorte sur la bôme peut être dangereux s’il y a un peu de vent : une rafale pourrait venir exercer une force trop importante et éjecter ou blesser l’équipier à ce poste.
Dans le tout petit temps (moins de 6 noeuds de vent), vous pouvez aussi mouiller au vent-arrière pour une meilleure accroche de l'ancre. Attention cependant, il faut de la place pour éviter dans ce type de manoeuvre.
Retrouvez toutes nos mains de fer
Cette technique consiste à mouiller une ancre devant de manière classique, et une ancre par l’arrière. Elle est fréquente quand on veut empêcher le bateau d’éviter, dans des endroits étroits par exemple. Elle est aussi utilisée lorsque l’on veut immobiliser le bateau à une position, en cas d’échouage volontaire notamment. Attention, cette technique est réservée aux belles conditions car si un vent important monte travers au bateau les ancres ne travailleront pas correctement et la tenue du mouillage en pâtira.
La technique de l’affourchage consiste à mouiller deux lignes différentes avec deux ancres. Cette technique permet aussi de limiter l’évitage du bateau, surtout quand on prend un angle entre les deux lignes entre 60 et 180°. Le bateau ne formera plus un cercle mais une ellipse. Avec ce type d’angles la tenue du mouillage ne sera pas améliorée car les deux ancres travailleront l’une après l’autre et non simultanément. Pour que cette technique soit efficace et permette vraiment une meilleure tenue, il faut un angle maximum de 30° entre les deux lignes de mouillage. Cette technique est souvent utilisée quand le vent monte et que l’on n’a pas eu le temps d’empenneler.
Cette technique de mouillage consiste à mouiller une première ancre puis une seconde sur la même ligne de mouillage que la première. Il est recommandé de laisser au moins une hauteur d’eau entre les deux ancres afin d’avoir toujours un point d’accroche lorsque l’on remonte le mouillage.
Cette technique est très utile quand le vent est annoncé à monter car les deux ancres vont travailler dans le même axe, ce qui augmente très considérablement l’accroche et la tenue du mouillage.
L’empennelage ne peut se pratiquer qu’en anticipation cependant, pour que les deux ancres soient bien enfouies. On ne peut donc pas mouiller, puis décider, si le vent monte, d’empenneler car il faut remonter l’ensemble du mouillage pour que cela soit efficace.
Attention toutefois, cette technique est assez complexe quand il s’agit de remonter son mouillage, les deux lignes pouvant s’emmêler.
Si vous projetez un mouillage double, prévoyez des “issues de secours” en cas d’urgence pour ne pas perdre votre second mouillage. Si la situation évolue et que vous devez quitter votre mouillage le plus rapidement possible, vous serez peut-être amené à larguer votre mouillage secondaire au fond par manque de temps. Vous pouvez anticiper en installant un orin et une bouée d’ancre sur votre mouillage secondaire. De la sorte, même si vous le larguez au fond, vous pourrez toujours venir le récupérer ultérieurement.
Dans certains endroits, mouiller n’est pas nécessaire car la zone est équipée de coffres. C’est la situation idéale car cela évite un impact négatif sur les fonds marins. C’est aussi un système sécurisé car ces coffres de mouillage sont généralement solidement implantés dans le sol.
Prendre un coffre est aussi plus simple en termes de manœuvre. Voici comment procéder :
La technique est sensiblement identique à la voile, il s’agit d’arriver face à l’élément dominant près du coffre à une allure aussi réduite que possible.
Dans certaines rivières, il est nécessaire de s'amarrer sur deux coffres. Dans ce cas, prenez en premier le coffre en amont du courant pour vous laisser glisser sur le coffre en aval.
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Voici les différentes étapes pour quitter sereinement son mouillage :
Si vous sentez que le guindeau commence à avoir des difficultés à remonter la chaine, voire se bloque : ne forcez pas. Il se peut que l’ancre soit bloquée dans des rochers, un câble sous-marin ou un mouillage voisin. Dans tous les cas, s’entêter à vouloir remonter la chaine ne fera qu’endommager votre guindeau. Il convient donc de stopper la remontée et d’analyser la situation. Essayez déjà de déterminer la cause du blocage.
Pour dégager son ancre, l’idéal est d’avoir installé un orin avec un flotteur. Le cas échéant, vous obtiendrez un point de pivot pour essayer de dégager votre ancre de l’obstacle. Cela fonctionne très bien pour les câbles sous-marins notamment. Si vous vous apercevez que vous êtes pris dans le mouillage d’un bateau voisin, tâchez d’agir avec délicatesse pour ne pas arracher leur mouillage, surtout si le bateau est vide.
Si vous n’aviez pas installé d’orin, deux solutions s’offrent à vous : plonger pour dégager l’ancre, si la profondeur le permet, ou fixer un pare-battage ou une bouée au bout de votre chaine et larguer le mouillage à l’eau. Il va sans dire que ces solutions sont des derniers recours. L’orin permet de se sortir de la plupart des blocages, c’est pourquoi nous vous recommandons vivement d’en installer un, à moins d’être absolument certain de la nature des fonds.