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Le 23 janvier 2021, le Class40 Project Rescue Ocean touchait l’eau pour la toute première fois. Une étape de taille pour son skipper, Axel Tréhin, mais qui est loin de marquer la fin des travaux sur son monocoque dernière génération, dont la première course officielle sera le Spi Ouest France début avril. Avec le soutien de Uship, il continue de travailler ardemment pour tirer le meilleur de son nouveau bolide, et nous raconte ce qui occupe les journées d’un marin de course au large au début de son projet.
Il en va sur un bateau comme sur une maison : si le gros-œuvre évolue rapidement, ce sont les finitions qui sont chronophages, surtout quand on les souhaite parfaitement réalisées, efficaces et, tant qu’à faire, esthétiques ! Depuis que le Class40 Project Rescue Ocean a rejoint son ponton de la Trinité-sur-Mer (Morbihan), je m’affaire donc à rayer des petites lignes sur la longue liste des choses à installer, tester et optimiser avant d’obtenir un bateau fin prêt pour aller régater !
Parmi ces dossiers figure notamment tout ce qui a trait à l’électronique. Compas, capteur d’angle de barre, aérien, vérin de pilote, calculateur, GPS, radar, afficheurs, ordinateur de bord… Ce petit inventaire à la Prévert – non exhaustif – est aujourd’hui un minimum requis pour la plupart des voiliers de course au large.
Après avoir complété l’installation de tous ces différents éléments dans une configuration efficiente, il reste encore un important travail de calibration afin de s'assurer que tous ces composants communiquent bien entre eux avant de pouvoir s'en servir sur l'eau de manière optimale ! Je m’emploie donc pleinement à les tester au port avec mon coskipper, Frédéric Denis, ingénieur électronicien d’expérience et donc parfaitement qualifié pour cette tâche qui demande patience, rigueur et méticulosité.
L’un des autres sujets qui occupe une place de choix dans ma « joblist » concerne le matelotage, et plus généralement tout ce qui touche aux cordages à bord du bateau. L'essentiel avait pu bien sûr être préparé en amont de la mise à l'eau, mais certains éléments nécessitaient la mise en place du mât pour être installés à bord.
En outre, les premières brèves sessions de navigation – dans du vent modéré, histoire de ménager notre monture – nous ont permis de lister tout ce qui peut être immédiatement amélioré : certains frottements imposent un sur-gainage, ou encore certains glissements dans les bloqueurs nécessitent pour le coup un sous-gainage pour obtenir un diamètre optimal... A chaque problème sa solution !
Dans la même logique, tout un volet de la préparation concerne l’accastillage. Là encore, beaucoup de choses ont pu être installées en amont dans le chantier, mais certains éléments nécessitaient une installation in situ avec le mât en place. Sinon, comment s’assurer du bon alignement des poulies de renvoi des drisses par exemple ? Installer tous ces éléments une fois le bateau à l’eau est le meilleur moyen d'être sûr d’être vraiment en phase avec ce qui était prévu… A ce niveau, je suis particulièrement heureux de pouvoir m’appuyer sur l’expertise du réseau Uship, puisqu’on y trouve effectivement « tout pour naviguer ». Eléments de câblage, d’électricité, petits accastillages ou encore matériel de sécurité… leur catalogue m’a été bien utile ces dernières semaines pour équiper mon Class40 !
Il manque encore un élément de taille pour faire fonctionner notre fier esquif : ses voiles évidemment. Nous avons récupéré les nôtres après la mise à l’eau afin de les faire décorer aux couleurs de l’association Project Rescue Ocean, dont Uship est partenaire aux côtés des entreprises Intech et CAPZA.
Mais ceux qui ont déjà eu la chance de recevoir en mains des voiles neuves le savent, celles-ci nécessitent qu’on en prenne soin. Il faut installer notamment tous les petits périphériques requis – lattes, lashings pour gérer les différentes tensions - puis présenter les voiles à bord et s’assurer qu’elles se déploient parfaitement au moment de les hisser ! De ce côté-là, pas de mauvaise surprise à bord du Class40 Project Rescue Ocean, pour mon plus grand bonheur !
Mais le bricolage n’est pas ma seule occupation du moment, loin de là ! Un projet de course au large est une entreprise, qui requiert de jongler entre différentes casquettes. Comptabilité, administratif, anticipation du calendrier, communication, relations avec les partenaires… c’est un petit aperçu de la phase immergée de l’iceberg actuel sur lequel je me situe !
Une partie qui m’occupe d’autant plus que je cherche encore des partenaires qui souhaiteraient embarquer à nos côtés dans cette aventure à la fois sportive et citoyenne, qui entend mettre à profit des courses au large médiatisées pour sensibiliser contre la pollution plastique dans les océans aux côtés des bénévoles de Project Rescue Ocean !
Les témoignages des marins de retour du Vendée Globe racontant leurs rencontres avec des déchets plastiques dans les mers du Sud m’ont encore convaincu dans l’idée qu’être dans l’action aujourd’hui fait plus que jamais sens. Je suis heureux et fier de voir que de plus en plus d’entreprises partagent ce constat, et veulent s’engager sur cette voie du changement, tout en vibrant au rythme addictif de la course au large !
Merci à Charlotte CHABAS, chargée de la communication du projet Class40 Project Rescue Ocean, pour la rédaction de cet article !