USHIP x Project Rescue Ocean : rapport d'étape n°2

USHIP x Project Rescue Ocean : rapport d'étape n°2



Mettre à l’eau un bateau de course neuf est une chance inouïe et la promesse de bien des sensations enthousiasmantes… Mais c’est aussi le début d’un long travail de prise en mains avant d’espérer tirer tout le potentiel de vitesse de sa nouvelle monture ! Dans le cas de mon Class40 Project Rescue Ocean, il a d’abord fallu se montrer patient et s’assurer que tous les systèmes et équipements étaient opérationnels avant de prendre la mer avec l’idée de voir un peu ce qu’il y a sous la pédale… mais cela valait le coup d’attendre !

Bien s’entourer


entrainement class40 photo thomas deregnieauxLa voile est un sport où l'expérience et les sensations jouent énormément, c'est pour cette raison que les valeurs de partage et de transmission y sont si importantes. Bien s’entourer est donc à mon sens primordial pour accélérer cette étape de découverte du bateau ! Le Class40 étant un bateau de 12 mètres 20, il permet de naviguer à 6 sans se marcher sur le bout de la botte, et d’embarquer à chaque sortie quelques invités au regard perspicace !


Sur ce point, je peux dire que j’ai été plutôt gâté ! La Class40 connaissant un fort essor avec une quinzaine de bateaux en construction, elle ne laisse aucun amoureux du large indifférent en ce moment… Vincent Riou, Thomas Coville, Kévin Escoffier, Nicolas Troussel ou encore Yoann Richomme : en quelques semaines, le Class40 Project Rescue Ocean a eu l'immense privilège d'être barré par des marins d'excellence, et je ne pourrais pas être plus touché et heureux qu'ils aient eu envie d'embarquer à mes côtés pour aider à développer tout le potentiel de notre nouveau bolide ! Est-ce que vous imaginez Neymar, Messi et Mbappé venir à l'entraînement d'un joueur de nationale juste pour le plaisir du jeu et partager quelques secrets professionnels ?


La présence à bord de ces cadors a permis de gagner un temps précieux, tout comme celle des maîtres-voiliers, des électroniciens, ou encore des constructeurs du bateau venus observer in situ son comportement. Chaque sortie faisait ainsi l’objet d’un débriefing complet pour partager les observations sur les voiles, les manœuvres, l’utilisation des ballasts, de l’électronique ou encore l’ergonomie à bord (on ne souligne jamais assez l’importance des cale-pieds placés aux endroits stratégiques !)


Bien sûr, la « job-list » s’en trouvait chaque fois rallongée de plus belle, mais ces retours d’expérience nous ont fait progresser à pas de géant et nous ont rapidement permis de constater à quel point le bateau est bien-né ! Un mois seulement après la mise à l’eau, nous réalisions notre première sortie dans 40 nœuds de vent sans la moindre appréhension… et une pointe de vitesse à 27 nœuds jubilatoire !


Travail de groupe



Cette première étape passée, nous pouvions penser à la suite : aller se confronter à la concurrence ! Pour se préparer au mieux à la saison de course, rien ne remplace en effet les entraînements en groupe. C’est donc vers Lorient que le Class40 Project Rescue Ocean a mis le cap à la mi-mars pour des sessions sous l’œil expert du coach Tanguy Le Glatin, qui travaille avec les plus grands de la course au large.

class40 project rescue ocean photo thomas deregnieaux
Quel bonheur de retrouver les sensations de la régate... on ne se refait pas, je suis accro à cette adrénaline de la compétition, et au dépassement de soi qu'elle exige ! Surtout que le niveau est élevé cette année : parmi nos petits copains d'entraînement, on trouvait notamment sur le plan d'eau le Crédit Mutuel de Ian Lipinski, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, mais aussi le redoutable Banque du Léman de la Roesti Sailing Team, ou encore le très expérimenté Luke Berry sur son Lamotte Module-Création...


Là encore, les sensations ont été très bonnes et le travail réalisé en amont nous a permis de nous sentir immédiatement dans le rythme, bien que nous ayons bien moins d’heures de navigation au compteur ! Les conditions de vent très variées de ces dernières semaines nous ont permis d’essayer toute la garde-robe du bateau et de mieux appréhender les points forts du bateau et ceux qui demandent à être améliorés. Fort heureusement, nous comptons largement plus de premiers que de seconds !


Je ne m'avance donc pas trop en vous annonçant que l'on risque d'assister à de sacrés beaux matchs cette année en Class40, dont la première course officielle du circuit sera la Normandy Channel Race, une course de 1 000 milles qui s’élancera fin mai de Caen jusqu’en mer d’Irlande, pour revenir dans la ville aux cent clochers ! Vous l’aurez deviné, le Class40 Project Rescue Ocean et moi avons hâte d’y être !